Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur mon frère, je ne pansois être si long tamps sans vous
2voir, mais nous avons antandu que monsieur de Laval nostre
3nepveu etoit tumbé malade à vostre maison près Lion, de quoy,
4comme pouvés panser, jay esté et suis extrememant marry
5et demeureray an grand peine tant de la maladie de monsieur
6de Gordes que de sele de mondit nepveu, jusques à ce
7que ilo plaise à Dieu man mander bonnes nouvelles.
8Vostre afère avec monsieur de Roissy est tousiours an un
9mesme etat, ne pouvant avoir les papiés qui luy
10faut, ausi ne veuti debourser un sou. Iay ofert argant
11au cenc pour i anvoyer, il nan a point pris, il ma baillé
12une depeche adresant au viquère de monsieur le chevalier
13quiliécript pour les anvoier et me la bailla lors que nous
14esperions que dans deux iours vous dusiés arriver ; ie la
15vous gardois et la faut anvoier par homme exprès, mais
16comme vous savés, ie ny puis anvoier de mes gans et an
17ay parlé plusieurs fois à monsieur de Chatelard pour trouver
18homme et i anvoier et oufert de fornir argant comme
19mavés tousiours mandé, mais lesperanse de vostre venue
20nous a randus tardifs et lans ; il ma samblé bon de la
21vous anvoier et arés mouien an pasant par Moulins
22de la fère tenir au pis aller quant monsieur d’Hourches ne
23vous rancontreroit point ; il ni a point de perte car vous
24an referer bien faire un autre vous étans isy ; sest tout
25ce que je y ay peu et su faire, vous asurant que ie suis bien
26marry que ie nay peu toucher argant de monsieur de Roissy, car
27i avay autant à fère que ieus de long tamps, qui et cause que ie
28vous suplie que sil vous vient à comodité de maporter seluy
29que iay par dela, den voloir prandre la peine, ce sera par
30tel moyen que vous vérés bon estre. Je nay auqune autre
31resolusion de mon fait de Dieppe. Voila ce que ie vous puis
32mander an atandant le bien de vous voir, que ie desire
33dausi grande afection que très humblemant ie me recommande à
34vostre bonne grace, priant Dieu quil vous doint
35monsieur mon frère, an santé, très heureuse, bonne vie et longue.
36A Paris, le VIII daoust 1572
37Vostre très humble et obéisant
38frère à iamais
39De Simiane
40Je pansois que monsieur d’Hourches fut porteur
41de la presante, mais il a changé de desain : au lieu
42daler an poste, il san va à ces jornées à la compaignie
43de monsieur de Treucheneu et de madamoyselle
44de Cabières